Débat sur le travail demain aux Utopiales 2016

Des nouvelles du travail

Quel moment plus approprié qu’un jour chômé – la Toussaint – pour explorer les mutations présentes et à venir du monde du travail ? Huit des dix lauréats* du concours de nouvelles de science-fiction de l’Institut Kervégan ont enfilé le bleu de chauffe face à près de 200 participants des Utopiales 2016. En maîtres d’atelier, Pascal Caillaud, chercheur au laboratoire Droit et changement social du CNRS, et Sophie Sakka, chercheure en robotique humanoïde à l’École Centrale de Nantes.

Ausculter le travail, que ce soit sous le prisme de la science, de la fiction ou de la science-fiction, c’est d’abord en définir les limites. Quand débute t-il ? Quand s’achève t-il ? « Aujourd’hui, est un jour férié et je viens vous parler d’un sujet qui me passionne, la littérature d’anticipation. Est-ce toujours véritablement du travail ? », glisse malicieusement en préambule, Pascal Caillaud, chargé de recherche au CNRS.

Ce n’est pas le strict cadre légal du travail qui est interrogé au cours des échanges – bien que la loi dite « El Elkhomri » soit mentionnée à plusieurs reprises – mais le sens global à donner à ses mutations. Par ailleurs un trait commun aux dix nouvelles de science-fiction primées par l’Institut Kervégan aux Utopiales cette année, malgré des trames et des influences disparates (écouter son ci-dessous).

Machines, linge sale et crumble maison

Eric Bertasi, Matthieu Boulon, Olivier Caruso, Xavier-Marc Fleury, Jigoku Kokoro*, Annaïg Plassard, Pomodoro*, et Helder Vegaz* © Thibault Dumas

 

Depuis l’invention de la roue, autour de -3500 avant J.-C, l’Homme cherche à repousser les limites de la labeur par la technologie. Et pour la chercheure Sophie Sakka, par ailleurs présidente de l’association Robots !, « C’est avant tout l’exploitation qui peut en découler qui nous gêne ». Chez les huit auteurs sur scène deux groupes distincts se forment : « nous sommes des victimes consentantes des machines » versus « nous avons toujours le choix face à la technologie ».

Utile quand il s’agit de décharger l’Homme de tâches rébarbatives, telles que le lavage du linge ou la comptabilité, elle peut aussi l’amputer de la récompense d’un effort, la dégustation d’un crumble aux fruits rouges maison par exemple.

Les névrosés au boulot

« On peut se faire plaisir en faisant un boulot chiant », rappelle Jigoku Kokoro*, un des auteurs récompensé. Une point de vue qui ne fait pas l’unanimité, d’autres avançant que ces « boulots chiants » existeront toujours pour asseoir la domination du 1% les plus riches dans nos sociétés occcidentales. « Quoi qu’il en soit, derrière le plaisir et le confort technologique il y a toujours en toile de fond cette vielle culpabilisation judéo-chrétienne » aime à rappeler Sophie Sakka.

« La vérité, c’est qu’on transpose au travail toutes nos névroses, élargit Helder Vegaz*, un autre auteur. Mais est-ce qu’un Indien ou un Turc qui fabrique les jeans que nous portons à la luxe de se poser cette question ?Je ne pense vraiment pas ».

Par Thibault Dumas, journaliste.

* Huit des dix lauréats étaient présents, certains utilisant des noms d’emprunt.

 

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Extrait vidéo de la table ronde

La table ronde en photos

Table ronde : Utopiales 2016, le travail demain

Photos : © Thibault Dumas.

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