« Nous n’avons peur de rien »

regards croisés sur la génération Y en France et en Allemagne

paru dans la Tribune Libre #48 (PDF, 2.81 Mo)
Octobre 2012

Auteur : Stéphanie RABAUD

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L’Institut Kervégan a co-organisé le 20 septembre un café débat avec le Centre Culturel Franco Allemand de Nantes et la Maison de l’Europe à Nantes, sur la question de la génération Y, en invitant deux jeunes femmes issue de cette génération, Nina Pauer et Julia Tissier, toutes deux journalistes : L’une allemande, l’autre française, chacune ayant écrit sur la génération Y à quelques mois d’intervalle.

Nina Pauer a publié « Wir haben keine Angst « , « Nous n’avons peur de rien » qui est devenu un véritable best-seller outre-Rhin et Julia Tissier a co-écrit avec Myriam Levain « La génération Y par elle-même », ouvrage qui a fait beaucoup parler de lui lors de sa sortie en janvier 2012.

Les deux ouvrages traitent du même sujet en empruntant toutefois une forme narrative différente. Si l’ouvrage de Julia Tissier se présente comme une enquête journalistique menée à partir de différents clichés attribués à la jeune génération, l’ouvrage de Nina Pauer raconte l’histoire de deux personnages Bastian et Anna, représentatifs tous les deux de leur génération, l’un éternel étudiant, l’autre working girl dopée à l’esprit de compétition, qui vont se croiser dans le cabinet d’un psy.

En France on ne compte plus les conférences, les articles dans la presse, la littérature managériale sur le sujet de la génération Y : Sommes-nous face à un phénomène européen davantage que national ? C’est d’abord à cette question que l’on souhaitait répondre en sollicitant nos deux jeunes journalistes.

Nous leur avons demandé de nous parler de ce que leur génération ont en commun et peut-être de ce qui les distingue ?

Parce que si les jeunes allemand-es et les jeunes français-es ont en commun d’être des digital natives, leur pays respectif ne leur offre pas tout à fait les mêmes conditions pour entrer dans la vie active et acquérir leur autonomie.

De part et d’autre, il est bien question de « choc générationnel » autour de la notion d’autorité, de l’introduction de l’affect sur le lieu de travail, et d’une quête de sens tant professionnelle que personnelle, mais si côté français Julia Tissier parle de la fin des plans de carrière et des projets de mariage, en disant de façon un peu provocante « le couple comme le cdi ça ne veut plus dire grand choses ». Nina Pauer parle plutôt d’une angoisse existentielle face aux champs des possibles qui pousse sans cesse à faire des choix sans être sûr que ce seront les bons.

Finalement, il se dégage des deux perceptions, un rapport au temps quelque peu différent : Julia Tissier évoque « un rapport au temps plus oriental », dans le mode carpe diem, quand Nina Pauer évoque l’importance du temps présent comme gage d’un avenir marqué du sceau de la réussite. Mais elles se rejoignent pour dire que « Notre trajectoire personnelle est la seule réalité sur laquelle nous avons encore du pouvoir »

Julia-Tissier-generation-Y« La Génération Y par elle-même »
de Julia Tissier et Myriam Levain
Paru aux éditions : François BOURIN

 

 

 

Nina-Pauer-Wir-haben-keine-Angst« Wir haben keine Angst »
de Nina PAUER
Paru aux éditions : Fischer