Confiance et optimisme : pour réussir dans l’environnement associatif

par Gilles VINET
Tribune Libre #53, décembre 2013

 

Le monde associatif constitue bien un secteur au sein duquel la confiance représente un élément indispensable pour réussir. Confiance mutuelle tout d’abord entre les responsables, qui s’engagent pour développer le projet associatif, pour mobiliser et satisfaire les adhérents actuels et potentiels, pour rassurer l’environnement (collectivités, banques notamment).

Ayant été amené à présider pendant plus de 20 ans une association sportive à Nantes, je peux témoigner de l’importance de la confiance. Celle-ci est vitale pour réussir les challenges, sportifs, mais aussi ceux liés à la conduite harmonieuse de la gestion et de l’administration de l’association, que ce soit dans les domaines humains, financiers, immobiliers.

La confiance : pourquoi ?

Lors de mon arrivée au club en 1990, il m’a fallu tout d’abord affronter les graves difficultés financières que connaissait alors l’association, et trouver les solutions pour y remédier.

Interpeller la municipalité, mettre en place un plan de restructuration avec les banquiers ont représenté un premier challenge. Comment rassurer ces « partenaires », alors que le bateau prenait l’eau et que le « commandant » venait d’être débarqué.

Précisons que les besoins de trésorerie résultaient d’un investissement conséquent (construction d’une halle de 3 courts de tennis insuffisamment financée) et d’une gestion de fonctionnement engageant des moyens (personnel en particulier) en net décalage avec les cotisations des adhérents.

Le redressement n’aurait pu réussir sans la confiance. Fort heureusement, mon métier d’expertcomptable, le fait d’être un « vieil » adhérent footeux au club ont généré un « a priori » favorable de la part des administrateurs, désemparés dans ces moments difficiles.

Beaucoup d’associations sportives, à cette époque et même encore maintenant, s’appuient sur des équipes de bénévoles dévoués et tout acquis à la cause du sport et de l’encadrement des jeunes.

Par contre, la majorité des responsables associatifs sont encore insuffisamment formés à la gestion d’une structure qui, dans notre cas, allait devenir « une petite entreprise ».

La confiance : ça se mérite

Il a fallu s’engager, préparer des plans de restructuration, mais surtout convaincre. A la fois la municipalité, la banque (nous étions en fort découvert), mais aussi les adhérents.

Le club se devait de continuer à « tourner », car environ 500 adhérents nous faisaient déjà confiance à l’époque.

Toute la réussite du redressement et ensuite du développement a résidé dans la mobilisation, la motivation, l’implication des bénévoles, assistés ensuite par des salariés pour la réalisation de missions de formation, d’accueil et d’administration.

Il a fallu rassurer, mettre en valeur, déléguer, expliquer, mettre en perspective, rendre compte. Au niveau de l’association, la refondation d’un projet associatif, l’élaboration d’une charte, l’écriture d’un pacte de gouvernance ont balisé le terrain des enjeux et permis de coordonner les actions.

Bien évidemment, la confiance suppose le respect des engagements pris. La responsabilité des bénévoles est importante. Leur implication, leur altruisme, leurs compétences, leur dévouement sont indispensables pour réussir.

Et l’optimisme dans tout ça !

Pour mener à bien tous ces challenges, la confiance s’enrichit de l’optimisme. Non un optimisme béat qui pourrait conduire les responsables à considérer qu’ils vont réussir, que « demain, cela ira mieux ». Mais un engagement responsable, imprégné d’une envie farouche de franchir les obstacles, de bien réfléchir aux vrais enjeux, de décider de plans d’action réalistes et bien partagés.

Les dirigeants, dans les moments délicats et difficiles – car il y en a bien sûr – se doivent de garder le cap, de rester concentrés sur l’essentiel. Les solutions rectificatrices supposent là aussi confiance et positivisme.

Aujourd’hui, le club fait face à ses responsabilités. Il a décidé la réalisation d’une nouvelle salle de sports qui a été mise en service en 2007, complétant l’offre de prestations. L’association accueille maintenant des pratiquants tennis, badminton, billard et gymnastique, en plus du football. Une section randonnée est venue s’ajouter aux activités proposées et depuis peu, une section loisirs.

Don Bosco Sports Nantes est aujourd’hui une association sportive bien implantée dans le quartier de l’Eraudière. Son ancrage dans ce secteur en fort développement a permis de participer à la création de lien social.

Grâce à l’engagement et à la persévérance des responsables, elle est maintenant bien inscrite dans le « paysage » sportif nantais. Positionnée au 3ème rang des clubs Nantais (par le nombre d’adhérents qui dépasse 2000), elle propose 7 disciplines. L’association s’appuie désormais sur des salariés, représentant 6 équivalents temps plein, et gère un budget annuel de l’ordre de 300 K€.

Pour aller plus loin…

L’histoire de Don Bosco Sport Nantes vient d’être retracée dans un livre rédigé par Gilles VINET :

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Une association sportive dans la Ville
Préface de Jean-Marc AYRAULT