Débat avec David Martineau

La culture à Nantes, des chiffres et des êtres

La culture à Nantes, un sujet aussi passionné que passionnant. David Martineau, adjoint PS à la culture à la Ville de Nantes, a essayé d’y instiller une dose de raison face à une soixantaine de personnes, le 18 décembre dernier, à l’Insula Café (Nantes).

Le Grand Éléphant de l’île de Nantes a poussé ses premiers barrissements il y dix ans tout juste et le Voyage à Nantes vient de souffler ses cinq bougies. Les Allumées eux, ce sont éteint il y plus de deux décennies. Déjà. Pourtant l’allégorie du réveil culturel de la  « Belle Endormie » s’impose toujours comme si les premiers bâillements dataient d’avant-hier. « Moi, je m’empêche de porter un regard esthétique, je mène des politiques culturelles », répond en écho David Martineau, adjoint PS à la culture à la Ville de Nantes – sans porter la même casquette à Nantes Métropole, qui n’existe pas (encore).

Convoquer le duo tutélaire Jean-Marc Ayrault – Jean Blaise, ressemble plutôt a une figure imposée. La réalité des « politiques culturelles » se sont des arbitrages pour un total de 110 millions d’euros à Nantes, montant qui exclu le Voyage à Nantes (société publique locale) ou la Folle journée (société d’économie mixte) par exemple. Avec 16 % de son budget dédié à la culture, la ville se positionne avec les 18 % de Bordeaux et de Strasbourg dans le haut du panier hexagonal.

Bienvenue au parc d’attraction ?

« Des « grands » évènements combinés avec des « petits » équipements ont eu pour conséquence de créer une vraie dynamique interne. On peut désormais parler de scène culturelle nantaise, forte en identité, en diversité et en singularité », relève Monsieur Martineau. « Selon moi, c’est problématique, s’agacera quelques minutes plus tard un spectateur. Ces politiques culturelles attractives du territoire deviennent un parc d’attraction. On vient, parfois de bien plus loin que Nantes, pour consommer un évènement sur deux-trois jours. »

Et l’adjoint à la culture d’évoquer les 395 projets culturels soutenus par la collectivité, dont neuf sur dix s’avèrent plutôt modestes. Ce qui ne contrecarre point une centralisation de l’offre culturelle. La majorité des équipements sont dans le centre de Nantes, où les nouveaux artistes ont aussi tendance à s’implanter en grappes. Les essais en périphérie, telle La Fabrique Dervallières, ne sont pas entièrements concluants, aux dires d’usagers dans le public. David Martineau, le reconnaît sans ambages, « C’est vrai, on n’a pas encore réussi le pari de la démocratisation culturelle. La sociologie de ceux qui viennent sur les événements culturels n’est pas tout à fait celle de la ville, de la métropole. »

Mais que fait Nantes Métropole justement ? Peu, car la culture n’est pas dans ses prérogatives. « La compétence culturelle, c’est ce qui permet à un maire de donner une coloration à sa ville, pour ses habitants. On ne peut pas lui enlever cette compétence avec la métropole, il faut nouer des coopérations ». Où quand la  « Belle Endormie » devra éviter de mettre en sommeil ses voisines.

 

 

Par Thibault Dumas, journaliste, avec Calypso Veron.

Le débat en photos

Table ronde : la pollution des jardins nantais

Photos : © Thibault Dumas et Calypso Veron.

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