Une rentrée dans la confiance ?

Édito de la Tribune Libre #56 par Jacques CROCHET

Notre pays traverse une période de grandes difficultés. Le développement du chômage, une croissance économique plate, un environnement international stressant, un rejet des institutions…

Les Français sont inquiets, insatisfaits d’une politique économique qu’ils ne comprennent pas, furieux pour certains d’entre eux contre des dirigeants politiques dont le discours et les décisions ne répondent pas à leurs attentes. C’est une véritable crise de confiance qui met en péril notre démocratie.

Quelle que puisse être notre situation personnelle, nos difficultés propres, notre regard critique sur la classe politique en général, nous ne sortirons pas de cette crise générale sans un peu de confiance et d’optimisme. Bien sûr, nous n’appelons pas à verser dans un optimisme béat traduisant une confiance touchante dans le règlement naturel des problèmes, et un retour programmé de la croissance par exemple. On ne peut pas non plus adhérer à un discours chimérique porté par des dogmatiques de tous bords, qui n’ont que des réponses et des solutions de facilité.

Plus que jamais notre collectivité nationale doit se rassembler, oubliant ses clivages, et regrouper ses efforts autour de lignes claires pour réformer notre pays. L’urgence est bien sûr dans les mesures économiques propres à entamer un redressement qui sera fragile et long, mais indispensable si l’on veut ne pas être obligé de remettre en cause notre modèle social. La réduction des dépenses publiques est incontournable, mais arrêtons d’opposer redressement économique et protection sociale ! Le temps ne travaille pas pour nous, et l’infléchissement du discours de nos dirigeants doit se traduire rapidement dans les faits sous peine d’aggraver la crise de légitimité qui les frappe.

Dans cette période de mise en cause de la classe politique, l’apport de la société civile à la réflexion et à l’élaboration de propositions prend toute son importance. Il ne s’agit pas d’opposer ce corps social à la classe politique, mais de lui donner une écoute plus large, d’accepter ses réflexions et propositions, et d’en tenir compte dans la préparation de l’action. La société civile c’est ce qui reste d’une société quand l’état se désengage, ou dans le cas présent ne répond plus aux attentes de ses citoyens en terme de projet d’avenir.

L’Institut KERVÉGAN veut jouer tout son rôle, à la hauteur de ses moyens, dans la réflexion et l’élaboration de propositions résultant de ses travaux. « Laboratoire d’idées citoyennes », il réunit des hommes et des femmes qui veulent prendre leur part dans le débat démocratique. Nous sommes un représentant de la société civile, et notre fonctionnement basé sur le partage des idées permet à nos membres d’exprimer la volonté des citoyens. Nos travaux actuels sur le Numérique (opportunités et dérives), « Produire ici » (émergence des productions industrielles de proximité), le Modèle Social Français, les processus d’Innovations Sociales…, entre autres, confirment notre curiosité, notre souci d’échanger et de s’enrichir par le débat, mais aussi notre volonté d’éclairer les débats actuels, en faisant émerger des pistes de réflexion sortant du « prêt à penser ».

Plus que jamais nous assumons notre rôle de réservoir d’idées et d’outil de dialogue entre les citoyens, les experts et les élus. Nous avons placé l’année 2014 sous le signe de l’optimisme et de la confiance, et quelque soit notre environnement, nous comptons bien nous y tenir.